CINECLUB MPT SOTTEVILLE OCTOBRE 2019 :CINEMA TURC

Publié le par cinejerome.over-blog.com

                                            LE CINÉMA TURC


Le cinéma turc fait partie intégrante de la culture populaire turque, au point que, dans les années 1960 et 1970, la Turquie fut le cinquième plus grand producteur mondial de films (environ 300 films produits par année). Ces films populaires étaient pour la plupart produits dans les studios de Yenilçam (signifiant « Pin vert ») à Istanbul.
Depuis la Palme d’or de Ylmaz Güney (d'origine Kurde) pour "Yol" ( Film en langue kurde. C'est donc un film Kurde qui à fait connaître le cinéma Turque.) au Festival de Cannes en 1982, le cinéma turc navigue entre un cinéma d’auteur reconnu à l’étranger et un cinéma commercial à succès vu essentiellement en Turquie.

 


C’est en 1897 que le "Cinématographe" Lumière est montré en public à Istanbul, capitale de l’empire ottoman.
En 1911, les Frères Manákis filment un documentaire intitulé "La Visite du sultan Mehmet V Renat" à Monastir, dans les Balkans encore sous domination ottomane.
Le documentaire « La chute du monument russe de San Stéfano », réalisé en 1914 par Fuat Uzk ?nay, est considéré comme le premier film turc. En outre, « Le mariage de Himmet Agah », commencé en 1914 et achevé en 1919, compte également au nombre des premiers films turcs.
En 1923, Mustafa Kemal proclame la république après une dure guerre de libération nationale. Homme de théâtre et "pionnier" du cinéma, Muhsin Ertugrul va dominer l’écran pendant 20 ans, avec entre autres des films plutôt déclamatoires comme "Aysel, fille du marécage" (Batakli damin kizi Aysel, 1935)



Cinema turc (1990-2000)
Le cinéma turc a connu une passe critique : fin des financements étatiques pour cause de crise économique, des écrans nationaux quasi hors d’atteinte, monopolisés par une distribution à 95 % contrôlée par les "majors" américains, un public captivé par les films hollywoodiens (90 % des films projetés) etc.
Une nouvelle fois, le cinéma turc pourra compter sur l’un de ses réalisateurs phares pour être représenté à Cannes. Nuri Bilge Ceylan, vainqueur de la palme d’or en 2014 avec Winter Sleep. Mais en Turquie, ce succès ne fait pas oublier que le cinéma d’art et d’essai est en lutte permanente pour sa survie.

Difficile d’exister face aux comédies et films d’action aux accents très militaristes qui, bien souvent, tiennent le haut de l’affiche.
Tout commence par la recherche de financement. Les boîtes privées ne prennent pas de risques avec des sujets qui pourraient déplaire à l’État .Le ministère de la Culture a bien un système de financement, il est crucial pour les réalisateurs d’art et d’essai, avance une critique turque qui tient à rester anonyme.

Mais depuis la mise en place de l’État d’urgence en 2016, il y a de plus en plus de questions soulevées concernant ce fond. Plusieurs cinéastes s’estiment en effet « blacklistés » pour leurs positions politiques. Leur salut vient donc de l’étranger, explique Serhat Karaaslan, dont le dernier film, Passed by Censor, est une coproduction franco-allemande.

Autre épreuve : l’obtention du visa d’exploitation, délivré par le ministère de la Culture. «Il demande un document officiel même pour les diffusions dans un festival. Et cette autorisation peut être utilisée pour empêcher la projection d’un film. Cela peut être vu comme un mécanisme de censure », explique la critique cinéma. En 2017, deux scènes de Zer, de Kazim Öz, premier film à évoquer les massacres des Kurdes par l’Etat turc en 1938, doivent être coupées sous peine d’interdiction totale. Karaaslan précise : « Il est encore très difficile de parler au cinéma de questions liées à l’homosexualité, à la politique, à la religion ou encore à la question kurde, un véritable tabou.»


 

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