cine club de mars M.P.T. sotteville "John Huston . Film: Le tresor de la Sierra Madre

Publié le par cinejerome.over-blog.com

John Huston.

 

 

John Huston traversa 50 ans de cinéma américain en réalisant l’exploit de demeurer indépendant, toujours prêt à se remettre en question, à changer de studio, à tourner dans des pays différents, (sans doute pour que les studios aient le moins de contrôle possible sur ses films). Il vécut l’âge d’or, il vécut le « Nouvel Hollywood » en réalisant des films atypique comme Reflet dans un oeil d’or, Promenade avec l’amour et la mort, Fat city et finit sa carrière dans les années 80 avec trois chefs œuvres, Au dessous du volcan, L’honneur des Prizzi, Les gens de Dublin.

 

Il débuta sa carrière comme scénariste à La Warner où il participa à des films comme High sierra de R.Walsh ou Sergent York de H.Hawks. Son contrat comportait alors une close lui permettant de mettre en scène et Huston estimait que  certains metteurs en scène massacraient ses scénarios.

Le faucon maltais fut son premier film en tant que metteur en scène, et sa première consécration avec une nomination dans la catégorie de l’oscar du meilleur film. Le faucon maltais devint l’un des premiers grands classiques du film noir.

Avec ce film, John Huston arriva à contourner le code de production, avec des allusions plus ou moins évidentes, comme l’ambiguïté sexuelle entre Peter Lorre et Sydney Grennsteet.

 

johnhustoninchinatownDès le début de sa carrière, John Huston marqua son indépendance. Comme souvent chez les grands cinéastes, tout le style du metteur en scène est dans son premier film. Le style de John Huston est percutant, il est toujours dans l’action, il est avant tout humain. Ce sont les personnages qui l’intéressent. Il participa, crédité ou non, à tout les scénarios de ses films. Il toucha à tous les genres. Une idée, une peinture, un roman pouvaient être le point de départ d’un film. Sa curiosité lui ont permit de toujours se diversifier.

Il tournera encore plusieurs films avec la Warner dont Le trésor de la Sierra Madre ou Key Largo. Après s’être fâché avec Zanuck il quitte La Warner pour aller à la M.G.M. Le premier film qu’il tournera pour ce studio sera l’un de ses chefs d’œuvres The asphalt jungle en 1950.

La carrière de John Huston est étonnante. Il était capable de laisser tomber le montage de La charge victorieuse pour aller tourner en Afrique African Queen avec Bogart et Hepburn. (Sur ce tournage, Hepburn racontait que Bogart et Huston étaient les seuls à ne pas voir de problème de dysenterie, ils ne buvait que du whisky). Sa filmographie est inégale, soit à cause du montage de ses films par les studios - il se plaindra d’ailleurs du sort fait à Vent de la plaine, Freud, The Barbarian and the Geisha … soit à cause de ses choix - Après avoir réaliser deux films curieux et très intéressants Le Malin, L’homme qui voulut être roi, il réalisa A nous la victoire, Annie, Phobia, des films assez décevants. A nous la victoire reste sans doute l’un de ses films les moins intéressants, (et je suis gentil).

L’irrégularité est le sort des réalisateurs qui tournent beaucoup, prennent des risques, en s’attaquant à des grands auteurs soit disant inadaptables comme Melville, Crane, Burnnet, Hammett, et qui ne se laissent pas enfermer dans un genre.

Peintre, John Huston était très attentif aux couleurs dans ses films comme dans Moby Dick pour lequel il utilisa un négatif couleur et un négatif noir et blanc ou dans Reflet dans un œil d’or avec ses couleurs dorées qui déroutèrent les spectateurs de l’époque.

 

Sous l’image du monstre égocentrique, c’était un artiste qui savait travailler avec les autres. Pour lui un film prenait telle ou telle direction selon le décor, le son, le jeu des acteurs. Il tournait souvent avec la même équipe, pour garder cet esprit de troupe.

Huston était un scénariste et un cinéaste engagé. Son scénario de High Sierra dénonce clairement la société américaine qui donne rarement une deuxième chance aux exclus.

Pendant la période trouble des listes noires, Huston n’hésita pas à faire appel à des comédiens marqués à gauche, et il n’hésita pas à soutenir Mankiewicz alors président de la Directors’ Guild contre C.B. De mille qui voulait que tous les membres de la Guild signent un acte affirmant qu’ils n’étaient pas communistes.

A travers ses films comme dans sa vie, la liberté était sa conviction première. La plupart de ses personnage sont épris de liberté et pour laquelle ils doivent se battre, comme dans Key Largo, African Queen, La nuit de l’iguane, Le vent  de la plaine…

Né aux Etats–Unis John Huston est avant tout irlandais, dans ses racines et dans son cœur. Et il vécut de nombreuse années en Irlande, dans un somptueux château, rempli d’œuvres d’art. Passion qu’il devra financer notamment en reprenant sa première casquette; celle de comédien. Une carrière il faut bien l’admettre pas très brillante, à part quelques exceptions comme dans Chinatown de Polanski. A contrario, cette connaissance de la comédie et du jeu lui permettait de savoir diriger ses comédiens, souvent excellents dans ses films.

John Huston, qui a souvent tourné de superbes films d’aventures, nous emmènera pour son dernier film dans l’intimité des dublinois, en adaptant une nouvelle de Joyce, The dead (les gens de Dublin). On retrouve toute l’humanité de Huston. L’amour est parfois une aventure plus difficile que de chasser l’éléphant. Tous les personnages même les plus détestables sont d’une humanité confondante. Il a toujours su filmé l’être humain dans tout ce qu’il y a de pire et de meilleur en lui. La dernière femme qu’il filmera sera sa fille, la sublime Angelica Huston dans l’un de ses meilleurs rôle.

John Huston mourut quelques mois apres le tournage à l’age de 81 ans.

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